ribatte

Publié le par trainefeuille

L’hiver j’arrive bien matin à vélo à Mers sur Indre , bien avant ce petit bourg je vois des granges au portail grand ouvert sur le bétail, mais dans le bourg même tout est clos, sauf une fenêtre éclairée à l’étage, où je pense bonjour !

L’heure est à l’herbe rase et blanche, je vais dans la petite église, près d’un érable, qui m’attendait.

Je poursuis sur les rives de la rivière et parviens comme un glaçon jusqu’à la Ribatte « où la rive bat »

pour être précis, ce qui est dans un vallon près de la Châtre.

L’heure de midi. Au restaurant de Montgivray je reste coi, ou quiet, je me restaure.

Derrière moi, ce convive corpulent qui se raconte, à voix haute. Ca répond à côté de moi, c’est par la rivière ! Cette femme, il l’aimait ; et lui, pas loin de moi il est bien pâle, je le reconnais, c’est un poète de ce coin du Berry. Il lui faut présentement croire au destin. Il raconte longuement, comment il l’aimait ; ses gros yeux sont secs, est ce une vieille histoire ?sa vue se croise derrière ses lunettes pas à la mode. Elle aurait pu être sa muse, et plus que cela, au beau mitan de ses poèmes.

Il l’a connue à une soirée, une séance de lecture de textes, où il s’éxécutait, au printemps d’il y a 3 ans.

Mais la rive reste sèche de ses galets, et voilà qu’il parle tout bas, de sa tombe, de sa tombe à lui,

il pense toujours à elle, il le dit : il voulait tant refaire son devenir, il ne l’a pas trouvée.

Depuis une heure, derrière ses lunettes de gros temps, il y a maintenant du gros orage sévère.

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