Nathalie avait 44 ans

Publié le par trainefeuille

Nathalie 44 ans, apprend qu’il ne lui reste que quelques jours à vivre, elle va écrire un livre de 300 p sur sa vie, « passages », en voici quelques mots . J’ai eu la chance de faire partie du groupe de méditation qui l’a accompagnée. Elle a vécu plus d’un an supplémentaire

«c’était donc ça qui me minait depuis toutes ces années ! qui m’empêchait de vivre ma vie !

J’ai été la première surprise de ma réaction : j’ai alors vu le chemin !  

mon cancer est un facteur de croissance : je laisse mon cœur s’animer je le libère d’un long sommeil, je dois suivre sa voix ténue parmi les ténèbres, la maladie me pousse à faire l’effort de me débarrasser des pensées toxiques, des attitudes des distorsions entre toutes les parties de mon être qui m’ont jusque là tuée à petit feu, convaincue que je vais trouver ce que je convoite avec tant d’ardeur, j’ai laissé derrière moi cette ancienne vie à laquelle j’avais tant tenu, mon bonheur le vrai était à venir, il fallait admettre que je ne connaissais pas cet autre moi, celle que j’étais en passe de devenir, je quittais définitivement un être auquel j’avais été profondément liée, en l’aimant mal mais en l’aimant fort tout de même,

Dans mon ancienne vie mes peurs étaient devenues mes monstres domestiques

La masse que je portais dans l’abdomen était là pour me rappeler que l’on ne garde pas impunément en soi à longueur de vie de tels dragons venimeux,

Plus aucun rempart me préserve de l’abîme, que le monde reçoive mon désespoir, mes larmes, qu’il accueille mes doutes et mes volte faces, toutes les turpitudes de mon esprit tordu,

De mes tourments j’ai fait une joie, à présent j’aspire la vie par chacun de mes pores, intensément vivante depuis que j’ai traversé tant de mes peurs, je crois qu’un jour je parviendrai à ma vérité, le miracle de ma santé retrouvée est celui du monde nouveau qui vient de naitre ; on ne guérit pas d’un cancer aussi avancé dans ce monde là, on en meurt, on accepte d’en mourir, on n’est qu’un corps qui souffre, je remercie le ciel d’être devenue transparente, ca d ne rien à avoir à cacher ;  mon corps, ce véhicule, n’est pas moi.

Mais j’ai l’âme qui me gratte parfois,

L’exuvie ; de la dépouille sort la vie, je jetai un œil neuf sur le monde, à commencer par mon propre univers, je m’immergeais dans ce moi balbutiant, j’étais enfin la personne que j’avais choisi d’être, seule, et totalement reliée, j’avais été ma réponse à mon propre problème,

On n’imagine pas combien la lumière peut  effrayer, surtout quand elle vient du dedans,

Autrefois c’était commode de me glisser dans les habits gris de l’anonymat

Ce qui établit notre statut de victime,  comme du temps de mon errance,

J’avais tout simplement peur d’exister j’ai appris à douter de moi  peu à peu je me suis éteinte

Maintenant tout est pardonné, et je me suis pardonné à moi même

Dorénavant je vois ce que je crois, et non l’inverse,

Mes pensées doivent être des mélodies chantées par mon âme, j’ai appris à me donner à moi-même la douceur dont j’avais besoin. Débuter le véritable soin qui m’a sauvée, aller à la rencontre de mon enfant intérieur, c’était une plante vivante vigoureuse et splendide que je tenais dans mes mains

Nous avons la conscience de ce qui arrivera , un monde qu’on réalise ne pas connaître,

Nous sommes des esprits venus vivre des expériences dans un corps. Et l’esprit déploie sa puissance…      

Ne plus exister par et pour la maladie…ne plus m’identifier au corps

De mes épreuves j’ai reçu un enseignement dont je tire force et joie, je brille dorénavant de ma propre lumière, lumière que je partage

Je peux témoigner de la bonté du coeur des hommes moi qui fut comblée au-delà de toute espérance, j’ai appris à tendre la main humblement,

Accepter de se confronter à ses failles, accepter son histoire, vers un mieux être.

L’ultime liberté de l’âme, confier son sort à l’amour plutôt qu’à la peur.

La solution ne peut venir que de moi. Pulsion, énergie libre et infinie

  • On a tous des talents qu’on néglige-,

Le chemin est en moi, à l’extérieur, partout, car je suis le chemin,

Ce retour me rapproche de l’unité que je recherche ardemment

J’ai accepté de ne me couper de rien, ma vie va être belle je m’étire en regardant le soleil

L’existence humaine n’est pas si absurde . ce feu d’amour passe de cœur en cœur sans jamais s’éteindre, convertissant les ténèbres en lumière

Je suis tranquille j’ai fait ce que j’avais à faire dans cette vie-ci ; l’âme s’allège. Laisse toi agir. Entrer dans la vie réelle celle qui englobe toutes les dimensions de l’ être.

Traverser l’épreuve comme on traverse un cercle de feu, s’éveiller un beau matin guéri de ses maux. La maladie n’est pas un obstacle entre moi et la Lumière. Je veux être une créature- créatrice. Là où est le corps est la mort ».

 

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