nuages
nuages
je roulais sur les petites routes au hasard
des bosquets et des vents de l’automne
au long des luminosités et des reflets
sous un rayon de soleil et des nuages
inénarrables.
Nuages obliques en matelas épais
au ventre doux comme sous un animal.
Gélifiés en gigantesque écumes de mer
retenues en suspension.
Ici le soleil arrose là bas c’est l’ombre
et c’est pareil sur la terre comme au ciel amen.
Les peupliers en voie de couleur chantent.
Et je vis le Mont Blanc encore plus majestueux
plus voluté que le vrai plus blanc, velouté!
et de l’autre côté du ciel
le Mont Noir, plus petit sur fond de brillance.
Plein de petits nuages
bleutés couraient à l’horizon!
Soudain un iceberg
dont je vois bien la masse émergente
tout comme la face cachée,
chappe couleur glacier aux bords arrondis et blancs
ou effrités et noirs; au relief gris cendre,
au crevasses gris foncé , aux soubresauts gris plomb.
Là peignée tel un rivage, ici en écailles de poisson
là encore trouée telle une guenille.
Ici la trame bleutée d’un bois décapé
reconnu autour de son noeud.
Là grandes ondulations sahariennes,
et encore reliefs
à peine visibles
gris sur gris
nuance sur nuance.
Ventre gris du ciel
sur ventre mou de la terre,
nu des labours en attente de l’amour.
Et après! un grand ciel bleu de chauffe lumière crûe rasante.
Arbres en cours de paillement,
lumière jaune pain
sur les façades.