EN vélo avec le vent

Publié le par trainefeuille

En vélo avec le vent du beau temps de devant je fonce vers l’est ! Bloqué par l’affluence au marché de St Aout, je ne peux gère passer parmi les passants les badauds je m’extirpe avec peine pour rallier encore vers l’est à moins 12 km, la Poulinière et les Douces, le petit village de St Christophe en Boucherie (miam miam à la bonne boulangerie) ,

c’est désert mais au milieu de ces petites vallées discrètes , il se passe quelque chose . Je croise une roulotte vers la Berthenoux, que je salue, toute une famille échevelée me répond, j’arrête pour le café à Verneuil, m’élance par une descente cool et longue avec belle vue sur le secteur de la Châtre , et à St Chartier,je salue tous les maîtres sonneurs et cornemuseux morts ou vifs , grimpe à la cuesta de Corlay , pour revenir à Mers sur Indre par la cote du Ris…

A l’envers, malgré le temps qui menace, départ pour du VTT, que j’avais emporté dans l’auto. Personne sur ces routes de campagne bordées d’arbres, dès 9h allez ! on verra bien, parti du centre de Neuvy vers les chemins communaux, je vais sans doute m’y perdre, comme d’habitude, c’est le charme, mais là j’ai une carte bien foutue, à déchiffrer, faut juste arrêter bien souvent, à chaque carrefour par exemple, à chaque lieu dit , c’est un jeu de piste

Je m’écarte bien vite du droit chemin, pédalant sous la pluie soudaine et battante ,je franchis un gué de la Bouzanne, splendide sur ses cailloux, dans une gerbe, et au hameau du Colombier ça ne va plus, demi tour et à Charzay et par un autre chemin je suis la rivière, et sur une passerelle vous me voyez, et c’est l’Anglée, je les prends tous, à l’aventure, ces longs chemins sur la carte, ça débouche, en plus, au moulin Sault, passe près de Villaumier, je repense à Brigitte, elle qui m’ lancée sur les cut-up ! merci !!et les Terres Rouges, et me perds longuement avec délectation - quel hasard ?- vers Grand Gaillard, la Chassagne, Boiscouraud, dans une zone humide je dépasse un ragondin, qui marche maladroitement, j’arrive enfin à trouver cette fameuse grande route que je dois traverser absolument, ouf j’arrive au bourg du départ

C’est tard mais je picnique sous la halle, il y a une pluie d’orage

J’avais oublié mes gourdes alors j’ouvrai grand bouche et naseaux, merci troupeaux et vergers rencontrés, aux arbres déjà bien achalandés, qui laissent tomber tous ces fruits , pommes poires, mais sur herbe et gravier …

Je m’arrache enfin à ce beau livre qui me scotche et en VTT à la Belle Fille, vers Jeu, j’y vais comme ça, me perds carrément à travers bois, mais prends comme repère la butte de Jeu, cette colline de pinède, ses poils ce sont des pins, pas loin d’un étang, je tombe sur le GR ,ces ornières sont raides, les chemins vastes comme des autoroutes, mais les oiseaux les odeurs colorent tout cela, et tous les petits chemins aperçus vivement à droite à gauche me cachent à peine des recoins prometteurs.

Marche dans les petites sentes glissantes autour du reste de château fort de Levroux, qui font et défont des ronds autour du petit mont, petits vergers, pleins de promesses, tous ces arbres bien chargés , pommiers poiriers, figuiers, çà rend malade de voir ça rester là ,on essaie bien avec Marie d’en attraper qq uns (elle est plus grande que moi) ,le plus dur c’est les grosses figues pleines à craquer, les pommes rouges ou jaunes presque blanches, et des noix ! que de choses à terre, derrière ces clotures !!

Petites routes bien vallonnées vers le Menoux, occasion de foncer à bride abattue ou à coup de sueur féroce jusqu’à cette toute petite plage en bord de creuse, charmante,

Bon, chemins longs mais sympas, au soleil du matin vers Lourouer St Laurent, c’est plat mais il y a quelques bosquets, sinon c’est arasé. Reste des haies bien taillées, où chante le petit oiseau gris…autour de grands champs bruns retournés, gateaux aux reflets luisants, mais où donc y a-t-il de la terre ,de la campagne qui ne soit pas agricole ?

1heure de marche , c’est utile pour comprendre tout ça. Etre à niveau ,être à temps pour être en harmonie avec tout ça ; petite église du bourg inexplorée, décorée de peintures moyenâgeuses truculentes, avant d’arriver à la fontaine de Lacs, qui s’écoulait limpide sur du cresson,

Je marche 1h ,oui sur le temps de travail !je signe, et je mange au restaurant de Jeu les Bois, géré par la bonne (et jeune) dame de couleur, je suis seul, dans la salle ;

dehors c’est quelque chose, près d’une ferme mal en point , tu vises vers le haut, peu clair avec des friselis de bouclettes et de dentelles fichues, des fourchettes de gris clair, sur fond d’anthracite éclairé, de gigantesques pavés explosé de gris perlés , pour percer la vérité de ce ciel, c’est comme des morceaux de falaises qui veulent avancer lentement mais inexorablement, percer ce front plus clair, d’autres font des chandelles qui bourgeonnent, noires, et vrillent peu à peu, donnant des lambeaux,

Dedans les vieux arbres ça bourdonne, il fait doux en ce mois d’octobre.

Plus tard, sur la Creuse je vois des jeunes qui s’amusent dans des canoës sur la rivière, que de cris de joie !!

Et dans la forêt, les feuilles de l’arbre jaune tombaient en neige, la forêt orange, où le soleil joue au pingpong ne sachant plus où donner de la tête, devant ces harmonies d’or, il daigne jouer sur terre ; moi assis sur un banc je suis à la dérive, touché par cette problématique, je suis là près des entrailles , garnies de feuilles cramées et racornies,

il y a une lueur au fond du tunnel de l’humus, qui appelle, je vais à la mire, à tétons, et la nuit qui va venir, et le froid qui cavale, panique ! sortir de cette vocifération de pluies et de jeunes troncs resserrés, mais c’est pas au milieu d’ eux que je vais être réchauffé,

Traces de chevreuil et je parviens à La Brousse, juste prise par

la flamme tragique et rousse. Et voilà que moi je fais irruption dans mon séjour ! à quai ! chez moi !

Publié dans Berry

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