petite vallée légère

Publié le par trainefeuille

Petite vallée légère, imperturbée , émancipée et discrète, décorée de toutes ses émanations ancestrales, il n’y a pas un bruit plus haut que l’autre

Y a comme une lueur-parfum tout au fond, dans l’humus ,et moi j’y dévale à vélo, dans une vocifération de pluies imaginaires et tambourinantes, mais tombe le voile ! je veux poursuivre et passer sur les tétons des collines -je salue au passage les maitresses écarlates et réchauffées, les fades, parmi les chèvrefeuilles-.

Ce village là joue sur la terre, mais aussi sous le soleil ,poli et tranquille, tout juste comme un chat qui passe

Tu me vois là assis sur un banc, mais non je ne suis pas à la peine, peut être suis-je déjà en partie en vacances ou à la retraite, d’accord, et le vent va venir, je le sais, j’ai suivi la trace du cerf aux abois,

Près de l’antre-entraille de la vallée Noire, à « Bouche Noire », je suis encore dans le droit chemin, mais voilà que les

maitres sonneurs et leurs (outrageuses ?) outres, à tube percé, passent, imperturbables, on est ici dans le sein de leur musique, -baleine stridente et qui siffle -,et ils n’ont jamais froid, -pas aux yeux-, par ste Cornemuse !

morbleu, ils passent dans le mitan du marché de st Aout, mais bien vite la nuit va venir, ils n’ont pas d’abri, peut être un bon bougre les invitera , avec de la bonne nourriture à la clé, et un bon gite,

Mais moi je suis ailleurs ,trop occupé à suivre qq piste d’invisible, au milieu de jeunes charmes resserrés ;

ah ! un rio, à tâtons dans le cresson, avec la carte ign, je me fais le grand raid,en suivant les ornières, voici enfin une passerelle !

Au risque de sombrer dans l’inquiétude, je dois traverser absolument l’autoroute, et me coltiner ces 3 ou 4 000 000 de graviers, me retrouver au-delà enfin

pour boire un thé chaud.

Je cherchais comme un beau livre, quelque part entre la tempête et l’obscur ,à côté de ces beaux choux verts, beaux à croquer, pas encore occis .

Dentelles de nuages noirs en fond de soir à peine froid ;

Vers la butte de Jeu les Bois, je croise une roulotte avec des chevaux et des gamins, ça c’est le beau Berry !

1heure durant, sur le plan de travail je lutte pour que de féroces haies vives luttent

pour qu’il y ait des oiseaux

Bouches noires ,naseaux ,troupiaux, fruitiers, souffles ; les pluies courtes surviennent à l’improviste, à « la belle fille » ; il y a un étang, à côté les baies rouges le réchauffent,

je passe le bois du Renfermé, je m’extirpe de cette atmosphère

Je ne sais où donner du truffier, dis, pourquoi me perds je ? pour être de niveau sur terre ?

je sens comme une flamme rousse vers « les Douces »,

Des nuages gris explosent en chandelles ,gigantesques tétons qui bourgeonnent de colère comme des chiffons qui veulent danser. Je dépasse un ragondin, maladroit, il quittait la zone à roseaux,

Abimés, échevelés, re voici les maitres sonneurs, fendant la terre rouge de leur stridence,

de leur lenteur, ils se dirigent eux aussi vers l’autoroute , faut il avoir la foi ! que veulent ils convaincre ? qui ? et vaincre ?

S’ils n’étaient pas si raides, derrière les clotures , longeant le champ brun !

passant auprès de la bonne dame de Presles, qui leur sourit toujours joliment sur sa pancarte,

C’est arasé, pas un arbre, que du marbre, et le petit oiseau gris …où ?

Se sont arrêtés près de la petite chapelle st Sylvain, à la toiture pentue couverte de petits bouts de châtaigner , ont ouvert le litron de rouge, ils se demandent où se trouve la campagne qui

ne soit pas de grandes cultures, le vent fait s’envoler les chapeaux, à chaque lieu dit ils menacent de s’en aller définitivement,

Ils s’écartent du droit chemin, sur un signe de tête, alors

on leur envoie des volées de cailloux, ou des chiens, qui sautent sur leur foulard rouge.

A St Gaultier, je vois des êtres jeunes qui jouent sur la Creuse, ruent dans des canoés.

Ils semblent suivre un groupe d’oies…

Ils les prennent tous ces chemins d’aventure, à s’engloutir d’air, et voilà qu’ils cavalent, ils paniquent m’interpellent, pourquoi ça chante là bas, c’est la fête ? ça danse ?

Mais soudain ils font irruption dans mon salon !!! « à quai !» qu’ils disent !

je me réveille… !

Dans un petit village un mini restaurant, là chante la jeune patronne,une dame de couleur, elle brandit sa liberté ! même si elle est seule et rêve de 10 couverts…elle pourrait être une conteuse ; elle pousse son caillou .

Ici à chaque hameau c’est une frontière, je caracole de désert en désert, je ne vois que du paysage de lune , pas âme qui transpire, dans ces terres d’argile.

Mais il y a des petits vergers cachés pleins de fruitiers et de figuiers, chargés à craquer ;et pas d’humains, de mortels pour récolter, dévorer tout ça !?

c’est farci de si grands possibles ,ici ! allons libres, faisons valser les gens ! en piste !

et j’en dépasse mon ragondin encore une fois .

je m’arrache de ces trucs, plein de sueur, j’étais en cavale, dans mon lit,

pour rencontrer Bachelard, ou Grand Corps Malade, je veux du mouvement et des visages !! bien acharné !

cette présence dans le fin fond du cœur , la lumière là à l’intérieur, seule pour voir clair dans tout ça ; tu te mires dans ces fontaines pour voir le vrai…

et sentir tous ceux qui sont venus, ceux qui viendront, sur ces territoires, jusqu’à cette petite plage sans prétention de bord de Creuse-qui a les pieds dans l’eau -

qui viendront aux grands labours, sous des pluies battantes , rêvant aux pommes bien rouges, aux haies derrière lesquelles sonnent , après les oiseaux, les cornemuses qui respirent cette musique pleine à craquer d’airs embaumés

le gris perlé du ciel leur répond, suivez mes dentelles, attendez ,de cet été les harmonies d’or !

ils franchiront des distances moyenageuses sans mollir, viendront

de la rue St Denis ces ethnies multiples et colorées, ces frères et ces sœurs

ils rouleront dans des roulottes avec des enfants riants

et quand ils se retourneront , ils ne verront plus le regard des anciens qui disaient, qui disaient

Ils auront gagné le droit de rajeunir, et d’ouvrir leurs bras , jeunes loubards ! réfugiés ! globe trotter…

tournoyants, ils oseront la totale fraternité !

Publié dans berry

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