il a ri en voyant

Publié le par trainefeuille

Tout le creusois à vélo en été 2020

 

Le sang de la nature 

En Creuse la vie est en cause, délaissée par les humains, déprisée, méprisée, dépréciée, il faut dépasser le dire, le geste, conscience qu’on n’y arrive pas ,(où vont les nouveaux retraités ?)

Ici on découvre des choses, c’est ce qui lui fait sa force : théâtre des explorateurs, des artistes en herbe ! Trésors cachés jusqu’au crépuscule, d’ici on peut réclamer aux dieux,

Tout de suite intuition : tout vivant qui décide que c’est possible est puissant 

Revoir les choses autrement, il y a tellement de bocage ici! cette présence sur Terre !

On n’avait pas imaginé nature , faune et flore, si généreuse. Qu’en pensent les oiseaux ? mais pourquoi j’étais brouillé avec les monts boisés, je n’avais pas imaginé ça comme ça, je le sens positivement le roc sous mes roues

A vélo je vais tout rejouer, prendre la route de la scène, battre les cartes, traverser les forces . Pour enfin ne plus blasphémer, arrêter le sacrilège, respecter notre Essence ( du bio sans plomb!). Virtuose au travail sur soi , dans la joie d’y être déjà, au-delà des échecs, des questions, des doutes. Désamorcés, malgré soi, malgré la peur ;

Beauté loupée… où se niche l’art humain ? sentiments réanimés !

Mourioux gros nounours de village de granite, granite qui provient de Brest, ou de Saint Herblain ? Il semble dans de trop grands vêtements

Accumulation de hameaux vides, coques vides, on attend d’avoir de la veine,

ces villages sont trop rongés, n’y a plus de langue parlée, il y a des fenêtres mais sans rien.

Au fond d’un désert, que quelques réverbères qui comme des soldats stationnent,

il manque la mer, elle ne remonte pas, dommage, ici pas de vague, ça ne bouge en rien,

c’est comme un coup à l’estomac, (-ça ne veut pas faire de vague ?-)

juste à côté de mon campement le grand l’immense batiment du LEP ,vide cet été, abandonné, aux innombrables fenêtres creuses et noires, éclairé cette nuit par un lampadaire, mais il est éteint

en cet endroit imprévu, massif qui dégouline sur le bord des monts, qu’il y a eu ici sans doute des histoires humaines, de mouettes et de requins, il ne nous en révèle pas les secrets, surveillé par le grand Puy, cette forteresse de Vauban, il tient le cap, cet amoncellement d’étages vides :pas de façade sculptée, cet endroit de force et de faiblesse, ce lieu d’entrainement à la vie ! d’alchimie, ce grand château blanc ensablé, attendant inexorablement un désenchouage, tout mouvement salutaire, comme la rentrée scolaire ?

il patiente, écoute la sirène, lointaine, c’est cet endroit que j’étais en train de chercher,

un endroit vers l’opaque …

de la lumière à l’ombre, je gueule en silence,

et continue mon périple, je tombe sur un vieux château fort. Des maçons ! il était temps ;

De Vieilleville à Montaigu le Blanc, n’y a plus d’arrivée de parisiennes aux beaux jours à l’ancienne gare, ombilicale

Dans l’auberge désaffectée je trouve une louche en bois mitée,

Chapelle ouverte, de rouge et de violet ,

Village perché , pourtant subtil élixir, mais aux lointains mirages, aux lointains rivages,

En Creuse sur une petite route un gitan me double en bicross ,me descend de mon vélo, « ici on est dans les arbres !regarde, sont adossés aux Pyrénées !! enfin presque, non ?

pas extrêmement loin ! »,

un camp de naturistes ! je m’y balade en baillant, il passe un cheval de labour, chut !

 

des êtres se déplacent autour de moi, inconsistants

quelle maladie a frappé ?

il n’y a que le ciel qui s’embrase, soir et matin, et le cri de l’oiseau

le son de la musique trad longe la voie ferrée désaffectée, en quête. Je voudrais recommencer,

de siècle en siècle, redevenir magicien, derrière d’épaisses murailles vertes…

je vois un ex directeur d’une école privée, il me dit :le temps ici est abrité dans cette chapelle

il y a le vent, ça va où tout ça ?

je salue 2 ouvriers ,

tu dors ?

tu ne sais pas lire la campagne ?

Quels mécanismes ça fait jouer ?

je reste à monter la garde, dans un bain de regrets, c’est par là ? merci !

où est la trace ? sous la cendre, traversant un champ de blé mûr, de nature artistique ?

 

Devant de bien vilaines choses laisser filer la quenouille , mille sabords, ça te glisse dessus ,

impeccable es tu , impalpables, les arts peupleront tes nuits,

Impeccable oui dans ton costume rouge, tu as quelle hardiesse sur le devant de la scène !

Car tu arrives du théâtre des profondeurs, couvert de la suie du trou noir, de la moisissure dominante ,de la salissure

mais tu es porté en triomphe par des handicapés volubiles qui te lancent en l’air !

tu n’as plus de poussière, tu as émergé, rappelles toi, car tu avais échoué sur des nappes glauques,

tu as tellement piétiné ton cœur infatigable, c’est légitime que tu aies les genoux si serrés, maintenant tu as enfin des antennes, ta carapace est jetée aux ordures.

Tes mélanges en pensées ? quand tu danses avec eux autour du feu…tu as déposé ton cœur sur le brasier, artiste triste, délicieusement pompeux, -ce sont les mots des handicapés-, devant le paradoxe de la vie, si plein de choses ratées,

devant leurs impossibilités de dire, ne compte pas, dépose ton battant sculpté ,

en l’orientant, il est déjà ébréché,

seule chose qui compte

trouve les endroits

d’intuition, la souffrance est trouvée, et condamnée ; saisi, je fais le dessin d’un beau visage celui de Thomas mon neveu handicapé,

ce sont des êtres d’infinie qualité, ils sont saupoudrés de bleu tendre, de paillettes irisées,

j’ai réclamé au divin d’avoir moi aussi plein de charmes, des étincelles qui peuplent mes nuits.

Nul du cœur ? souffle froid du vent ? je ne sais pas broder les étoiles, au rythme de la lune, j’ai des murailles de pensées, qui cachent la beauté derrière un voile de mauvais plastique,

je ne suis pas seul à m’abreuver à la source, avec le cheval percheron , refuseras tu de tomber ?

Avec son propre rire ,s’approcher des respirations vitales ,des fournaises des respirations,

sur son rocher y lire quelque chose, guidé par l’attention essentielle,

Son petit boulot sur terre ,voir des brassées de fleurs dans les prunelles,

mains savantes, bouche ouverte, tu en as bien besoin,

même surendetté,

continuer les exercices de la vie, en vieux copain , être dans le coup parmi les aigus et les graves, sans se brouiller avec le sacré,

c’est une entrée réelle pour explorer, de ce côté ci c’est inépuisable

fougueux, nous devons tracer avec nos foulards brodés, là où nous ne sommes pas allés, loin derrière les agences immobilières,

 

Apre et fier je cours sur les grandes dalles des roches dénudées et moussues , c’est pas très loin du mont des 3 cœurs, non, des 3 corps, non des « 3 cornes » ,à côté de St Vaury, en Creuse ,

je cherche un arrêt à l’ombre, ah elle vient des Pierres Jaumâtres, là bas avec ses vieilles pancartes, ambiance tout à fait 13ème siècle,

dans la précipitation je grimpe dans les bois, gravis le Puy, je recharge sans trop savoir ,

dernière demeure ?

par monts et par vents 

paupières de pierres très lourdes, méditation longue,

midi sonne au sommet des Monts,

cadeau naturel, plus la peine de combattre, je respire 2 fois plus,

étiré,

Des signaux ! y a du lutin là-dessous,

quelle animation !

Mais je rencontre cette masse brune en face de moi, sus aux monts d’Ambazac, paquebot sur terre, je monte aux pierres ; on danse autour de moi ,on se met à me parler , ça roule les r , racontent de ces histoires d’un autre temps, horribles , l’arc en ciel vient s’y vautrer, non et non je n’irai pas au 3 ème siècle ! et m’accroche à mon vélo

Horizon du guerrier

Monts d’Ambazac !

Ils échouent dans les nuages ,pleins de flou, théâtre où se jouent des scènes iconoclastes ;

des acteurs, des internés, aux mèches blondes dans les profondeurs des pentes, le cri de l’oiseau, toujours être pur pour accepter les limites ,souveraines et opaques,

Vont-ils disparaitre ? pour les rencontrer ?

J’ai arrêté la descente genoux serrés ,

je repense à l’AMAZONIE ! présence irrespirable !

Le torchon brûle la maison brûle, les incendies, énormes, criminels tuent la vie, la nature,

-écrire c’est sortir du rang des assassins ,disait Kafka-

On va perdre le courage, ou avoir la rage, Amazonie , quel ventre t’a porté ?

 

un vieux cheval de trait a du mal à y grimper, cheveux gris au vent, -il repartirait bien vers Istambul !-

les arbres gigantesques, suspendus, ont du mal à se tourner, ils font des pieds et des mains, et il fait trop chaud, une drôle d’horloge s’est allumée, on ne sait où, elle a tout bloqué,

je suis originaire de l’imaginaire, où se trouve ce cheval de trait ? aux 3 cornes ? sont elles éteintes ? il y a un tel grondement  

écris ! m’enjoint ce cheval de labour énigmatique qui réapparait, creusant son sillon, agis ! agite ! brode en la poussière, sillonne ton papier , baisse ta lame , comme moi.,

je vois une dernière goutte sur le miroir de ton visage, cheval massif à la paupière fragile, dans le trou profond sans fond, qui broie tout, qu’est ce qui s’y niche ? qui brille ?

 

ah ! des cris joyeux ! j’entends une école maternelle,

oui à côté de l’école maternelle et ses gamins trop beaux, mais j’ai un trop grand vêtement , comme une pieuvre.

j’achète à manger et j’échoue dans un camping désaffecté, ici pas d’accueil pas de barman, pas de bruit

je suis enfant à la mamelle de la nature d’ici

 

Mais je suis seul dans ce camping déserté, désaffecté, rempli d’herbes ,de serpents , tout ça me révèle que nous avons traversé tellement de feux

Après 4 jours, une toute dernière nuit à rester dans l’humus ,

A côté de la fontaine St Rémy qui pleure, un vieux cheval entend les 12 coups sonner à l’église se dit : je me rappelle

L’homogénéité du rayonnement fossile de l’univers n’était pas tout à fait rigoureuse,

c’est grâce à ça que nous les vivants sommes ici !

des différences de densité de la matière ,de la température, les ondes soniques de l’univers primordial, avec ses harmoniques synchronisées comme un stradivarius, ça donne comme des semences :avec la gravité ça va donner des belles galaxies, étoiles et planètes dont la Terre ! ces semences de galaxies poussent en attirant à elles par gravité la matière environnante pour donner naissance aux structures de lumière qu’on admire tous ! oasis de chaleur et d’énergie sont les galaxies dans l’immensité glaciale du cosmos ; dans ce terreau idéal les étoiles peuvent se former et évoluer !

Pour échapper à la dilution, suite à son expansion, et au refroidissement perpétuel ,l’univers a inventé les galaxies !

La matière ordinaire s’est organisée en étoiles pour fabriquer les éléments chimiques lourds dont la vie a besoin, jusqu’à …la construction du cerveau humain !

Quand une étoile s’effondre en son cœur, ça donne une « naine blanche » comprimant une masse énorme ( une cuillérée de naine blanche pèse une tonne !) il y a libération d’une énergie énorme ,d’une lumière blanche, et des éléments ,métaux lourds et radioactifs des protons, neutrons, rayons cosmiques qui vont fabriquer planètes et vie ! ( une étoile massive se désintègre libérant autant d’énergie qu’une galaxie de 100 milliards d’étoiles)

Et changer la vie sur Terre ,impact radioactif, mutations génétiques

Les nouvelles étoiles qui naissent illuminent toujours les ténèbres glaciales de l’univers !

C’est la lutte incessante de la lumière contre l’expansion de l’univers

Nous poussières de galaxie d’énergies d’inconnu, voilà qu’on a du vide partout, dans nos cellules, nos corps et partout dans l’univers…

Enchevêtrements des fécondités, l’obscur gigantesque qui dévore tout ce qui s’y approche

Torsion de l’univers, subtiles brisures, immenses vertiges,

Infiniment grand, infiniment petit qui se rejoignent, vaste ouverture intérieure

Persistance de l’infini de l’univers en nous ! enchevêtré dans la loi quantique,

Intime parenté avec le tout, la vie qui a divagué depuis des centaines de milliers d’années ,

a fleuri sur les versants noirs de la matière, marginale, mais elle est devenue responsable !

Toute possibilité est explorée à chaque instant tout ensemble toute chose change…

…Merci Trinh Xuan Tuan grand géophysicien de 2019, que j’aurais pu lire,

quant à moi,

Allez grimpe la montagne obscure, sinon tremblant tu es et tu restes !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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