l'or roulé

Publié le par trainefeuille

L’or de nombreux recoins est recouvert

 

 

Torrent de cailloux moussus.

L’œil s’arrête sur le cuivre mat des châtaigniers :

leur tronc, leur livrée.

L’âme celte, ancienne

Erre toujours

à travers

le mystère

des vieux murs de pierres

et de leur dess(e)in.Destin, design…

L’or de nombreux recoins est recouvert ,

Il est à découvrir .Dé-couvrir.

 

Près du hameau pudique

Du linge est étendu

Dans un intérieur une pendule comtoise déroule les graines d’or…

A pied,je croise un petit père , humble seigneur des bois déchu, humble témoin des âges déjà reculés ; témoin sans parole,je

me laisse prendre au sortilège…

 

Il y a un autre Aigurande, un autre Bonneuil, ou Bonnu, là derrière, sous le soleil quotidien,

à l’envers de l’ombre, de la vie

à l’en-vie ,

il y a un autre décor sous l’envers du chemin

un autre paysage aveuglant dans le sous bois ,

qui est d’encre en ce février

Chercher l’or des vies des vieux villages échoués.

 

Une ruelle ,

maisons blotties ,superposées

bourrées d’ombres ,assorties de lumières.

Oui les volets et au loin le petit bois noir

avec ses pierres aux mousses vertes

 

Air cornu des toitures sans forme , des corps de ferme désaccordé

à la recherche d’un nouveau souffle

les hameaux que je croise, traverse, explore, sont tout aussi surpris que

surpris de ce rendu de visite, de cet hommage à un petit coin , nectar sans fard

au confins peu fréquentés ? j’arrive à goûter

de ce vin fin,

parfum de soleil qui brandit ce soir ses brandons sur le bosquet tacheté .

il effeuille son verdict :

on va descendre à la source de la nuit, pour mieux vivre.

Demande à l’arbre centenaire la confiance ,yeux bandés

 

Et le petit bois s’éclipse, la ferme paraît , la sente se dessine

la toiture s’égoutte, on se met à causer

les chants des oiseaux virevoltent, bien au dessus des difficultés qui s’endorment

on contemple les reliefs de l’autre soi même.

 

 

 

Dans Aigurande j’ai un autre ami sans doute ,c’est comme à Beaulieu, à Bonneuil

plus le village est minuscule ,plus l’amitié peut tenir, on arrive au voisinage de l’intime, ou de l’atome ;de l’énergie siège 

 

Frondaison de clair velours dès le matin

rasant les fondrières

aux frontières du tout

Rasant les brumes,

radiant, le soleil est

fantôme fané d’or

derrière la colline aveugle

comme lui me faufiler vers Bonnat, Cuzion,

ou le Puy des 3 Cornes

m’ aplanir dans les creux et courbes des granites

en boule ,pour me hisser au ciel

sur les monts de Blond ou de St Gousseaud, là où le rêve

est débusqué

de sa cache naturelle.

Sous cette bannière l’œil aigu des pierres est si calme

 

Dans les cachettes du taillis

je vois,

dans les intérieurs du corps des vieilles fermes au long cours, je vois

la « mise à nu de la mariée » 

est il ainsi le mythe de la femme maitresse de maison

Dans les pierres des vieux murs ,ou dans les grosses,

entassées, monument des  «  roches aux fées » ,j’en ai vu des femmes-fées

 

Et des fontaines magiques, aux fraiches senteurs et fines dentelles des fougères .Vues ou devinées,

Sources berçant si bien ,si clairement, leur silence…

sous le soleil branlant et descendant de 19h entre les arbres,

rasant la vieille masure et moi

 

Mystère impavide de la montée à pied à St Gousseaud, à 762 m, en 3 heures

allongé sur ce chemin pour rêver rester

au coeur des frimas revigorants et des collines adoucies

« il est en toi ce pays… » chante Servat

 

La cascade des châtaigniers, sur l’échine du mont, en épine.

quelques vaches, au loin, au dessus des landes brumeuses .

 

Horizon. Là où roulent les futaies

Je m’abrite à l’intérieur ombré de la vieille grange au portail de bois noir goudronné ,avec sa petite porte –vantail- qui y est découpée, vermoulue

Où est la vieille femme de ce pays,

Visage-village,

 

Les fontaines rendent tout ce qu’elles ont .

Ça rugit dans la haie,

Est ce que ça vit dans le hameau ?

à cause de la source

ou de la fable .

Y a quelqu’un ??

 

Le drap étendu là sur le granite n’est jamais loin d’un petit bois sombre .

Et les arbres vides de l’hiver ne sont pas

vides

Le linge étendu, dis je ,est escapade,

serpent sous les vieux toits,

Il met à nu la mariée,oui.

 

 

Une colline, pour en voir deux

A la ferme des confins

de nature si secrète

enchâssée du côté d’Orsennes

comme disait l’aveugle du bourg,

Je me sens un, et trop plein,

Il y a déjà un moment…

Dans les creux des rêves d’enfant

je vais battre terre et ciel

Ah ! Renaitre au soir,

et laisser venir la dive sérénité

 

Publié dans poésie

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