les damnés de la terre
Les damnés de la terre
Les damnés de la terre ou de la brume sortent
En noce, dans les vulgaires bas côtés
Ce sont les coucous charnus avec leurs pistils
Ça sent si bon que ça devient impossible
Près de la cascade ou bien près de la ferme
En longues tiges boutonneuses
En longs bancs moutonneux
Voiles fragiles de mariées
Vite prendre une profonde aspiration avant la plongée
Les damiers de la terre sortent
Ça crie haut et fort dans les jeunes feuillages
Comme taches de neige .
Sur d’invisibles variations
vit cette ardeur toute chlorophyllienne.
C’est hard ,tellement que ça me bouffe les mots
Qu’une envie c’est de se rouler dans cette couverture
de laine verte ,
autre monde possible
d’étendues jaunes juteuses et duveteuses , rouges avec des mots
peut être cachés dedans, tombés dedans ;
dans le monde intérieur
des poèmes de fleurs de pissenlit , entre 2 plateaux de petite oseille nuance carmin.
Brume épaisse de graminées ,
Les forces de la terre parlent
Mènent grande vie buissonnière en d’
épais nuages de fleurs ,cotonneuses
Boursouflures par endroits sous les pommiers à Charnizay
Chair ample tendre verte ,féminine
Etreindre à plein bras cette amphore veloutée et bleue
Les mariés sont là, en bouton d’or, marguerites et stellaires
L’hiver a filé
Le printemps a enfilé comme un bas vert les tendres feuillages
En des danses immobiles de la fête de la nature
roulez perles d’or ou d’argent parmi les étendues de verts
ça donne le tournis, ces pleines pensées
ces robes prairies-fragiles ,amples , piquelures et poussières d’or.
S’étendre sur les violettes,
par dedans mordre à belles dents
la marée est montante !
disent les mots qui dansent sous le petit vent
ou sous l’influence des génies des lieux
Ah y faire une sieste dans l’air tiède
comme vers un noir géant de lumière
y planter des doigts-graminées !
dans les mots fleurs,
ah poussée de fièvre ,de touffeur
de douleur, de cris de silence
des orgues verts
gonflés de sève
les vagues poussent
par dedans dressant la mâture
ça vire haut et fort
met le cap …
Dans les bas côtés.