AH ces étendues
Ah ces étendues de lune
Sur les colzas si jaunes
A l’écart de la brume
Ah ces étendues de plume
Sur les colzas si lune
Béh ! j’étais parti en vélo
A la nouvelle heure tapante
Vers la mâtine matinée
de toutes les saveurs
toutes les ardeurs
C’est les odeurs ! les ferments comme les fumants
Parmi marais et ensilages
Parmi rosées,et roseaux
Les odeurs de tourbe
Fermentation
Flatulence des humus depuis la nuit des temps des forêts anciennes
Où étiers et poules d’eau
clapotent et les bourgeons
s’échappent
vers l’ouïe et la vue ,
et vers la vie.
...
J’ai fini le boulot et le reste
Et encore et encore je suis ici et pourquoi.
Je suis en cire, bloqué.
Est-ce pour le soleil ? je ne suis pas bonne poire !
Pour le pays ? pour être sage dans le passage?
Pour le froid ?
Pour trouver enfin un atelier
D’où reposé, je pourrai plancher sans arrêt
Et découvrir de quel ordre sont les impressions, émotions qui me sont infligées
Et ça fulmine et j’arrête le temps
d’un grand coup de plumet
histoire de marquer
un temps pour songer aux langueurs à vivre
car ici les yeux sont trop bas, pour voir à travers sa propre ombre
son miroir
...
territoire de saules habité de ruisseaux
peuplé de taillis
...
falaise farine
vieille grosse grotte
antique fermée par l’humide
pas de bouffées d’air nouveau
mais renouveau sur les éboulis gris
pousses vertes et frêles agrémentées de fleurs bleues
la sève légère vogue au dessus de la masse amorphe
écrire
pour écrire
rire rouir de
l’instant heureux des mots
en pots ; retrouver d’entrée de jeu
le chemin creux des expressions
printanières fondues dans l’inconscient
fleuri où on s’oublie
où on se retrouve
au sein des seins
on perd ou on gagne des minutes on ne sait plus
mitonné d’alchimie
raffinée
chaque jour un peu plus fort
on est mort
et des plantes comme les arômes forcent
la vieille croûte de boue
ça veut faire briller son jeune bout de vert tout tendre
au moindre brin de soleil
à tout prix
ça veut se faire voir
ça fend doucement la mousse verte
qui l’a entretenue tout l’hiver
dans cet endroit insondable
ça veut faire la joie des petits moineaux
tout neufs
ça veut être le roi
de cet endroit inconnu
où ne règnent pas les humains
non ! ça se veut le lieu propice
aux fragiles corolles
vieux saule tu
pleures tes
jeunes plis verts
tendent vers
le sol
tu veux vêtir ce
tronc noir
évidé
pudique,
évidemment tu
tiens à montrer que
le moindre vent t’habille et te sied
tu témoignes que une once de
joie vaporeuse
t’habite
tu pries
dans les replis
du vent qui volète
mais vite quittons
l’autoroute
ce moyen de loco-vie-vite !
...
la restauratrice d’Uzerche me l’a confié
maintenant ici c’est le désert :
il n’y a plus d’hôtel en ville.
alors il n’ y a plus de touristes
et non plus de personnes
qui y travaillent
Alors
va lentement
et descends vers
le petit hameau et encore ...
la masure !...et même ...
l’infractuosité !
attends. Le rocher est là ! et
la Vézère !
tumultueuse et légère
et lourde
et la pluie tombe
sur les toits anciens de tuiles rondes
des bâtisses en gradin
et jusque tout en bas
sur le lac des grands fonds où coulent les flots
de la Vézère
dans le silence qui vient du crépuscule
quitter le sein de la pluie tiède et des feuilles dégarnies
les odeurs humides
et voici le moment qui tombe
où est ce médiocre ?
la vie des feuilles ? de l’eau ? des odeurs ?
des aires d’autoroutes ?
...
la restauratrice d’Uzerche me le confiait
maintenant ici tout est désir :
plus d’hostilité dans le ciel
ou dans la nature
alors on verra
par quels chemins descendent
les pluies
vers la Vézère
week end pascal
des familles
si simple c’était
c’est d’jà fini !
il y a une heure !
repas par toutes et tous partagé
fini
longuement et vraiment
c’était moult salades vins saucisses grillées...amoureusement
préparées de fraiche date
jeunes et moins jeunes étaient au rendez vous
du lancer de sarbacane
savoureux ce temps
et alors et alors ça a vite pris, c’est passé comme une lettre à la poste et entrainé
dans la danse
je me suis trouvé sorti
dehors
à faire valser notre Thomas
.
notre handicapé
.
sensible
.
c’était étonnant,
chouette, vrai
pendant que les gars jouaient au foot tous devant le garage
et que mamie Huguette se faisait des cheveux
pour ses pousses
je voyais Mathieu, qu’il est grand ! et sa sœur Océane à tenter
de faire du monocycle...et c’est la réussite !
et Anne Laure qui se met en tête
de faire pour chaque couple, chaque famille,
une photo
oui on a beaucoup causé
oui on a beaucoup aimé...
et ce soir,
avec mamie et les miens
je n’ai pas
de mot
pour causer
.
pas trouvé le sujet
oui, tous et toutes
on est fatigués .
journée fertile
à bosser tous azimutes.
le soir
c’est…crevé !
...
des choses mouvantes troublantes
mourantes passent
se passent
qui capturent dans le sombre
des débris de lumière
c’est menaçant
c’est tragique
...
et ces choses là
je ne les revois pas,
par exemple
dans les reflets
des ruisseaux
de Quincy