scié
mon corps scié
Mon corps scié suivait l’eau émaciée,
éberlué ;le flux liquide filant
violent vers l’aval subjuguait.
Les saules mélancoliques sont ébouriffés
et leurs veines saillent à n’en plus finir,
comme des pestiférés,
dans le silence tourmenté des champs inondés.
Mon influx suivait les flots charriés,
mon flux suivait à même la marée,
le long de ce large chemin sur la digue de Saint Genou.
Où l’Indre soudain étale son opulence, insolemment
terrorisant même, par tout cet étalage.
Ici ,seul je suis aulne et saule,
les pieds et les racines dans l’eau
comme un éperdu empêtré ,
suivant les champs bêtement
le long de ce canal aux miroirs engloutissants et vomissants,
sur le fil
de la succion.